Ptite escapade [libre !]

Le vent balayait la prairie de son souffle doux en ce début d'après midi, galopant sur les herbes longues soyeuses et ondulantes tel un cheval savourant sa pleine liberté. Jouant avec les fleurs sauvages qui semblaient l'appeller et rire lorsque leurs pétales s'affolaient sous son passage, comme d'autres jeunes filles retenant leurs jupons de dentelle. Le soleil étendait ses tendres rayons sur la plaine, l'illuminant d'une douce lumière d'or. La matinée se terminait et la plupart des élèves et membres de l'école s'étaient retrouvés dans le réfectoir ou bien le Parc afin de déjeuner dans la joie et la bonne humeur. Mais au loin, une toute autre fleur s'était dessinée entre l'herbe verdoyante et le bleu azuré du Ciel. Ci et là, quelques petits volatiles et rongeurs dressaient leur tête, les yeux brillants, aux aguets. Cette présence leur était inconnue.

La jeune fille s'était débarrassée de ses chaussures, superflues à son goût en pareil endroit. La plante délicate de ses pieds savourait amoureusement le contact frais de l'herbe grasse et effilée. Elle s'était débarrassée de sa cape qu'elle avait suspendue plus loin à la branche d'un arbrisseau isolé. Elle ferma les yeux et releva légèrement le menton vers le ciel, laissant le souffle naturel jouer avec son improbable chevelure d'ébène. Ce dernier s'y mit à coeur joie, passant ses doigts invisible au travers de ses cheveux lisses, créant à sa fantaisie rêves ou cauchemards dans cette toile ondulante et plus sombre que la nuit même...

Myaka le sentait bien, telle une présence charnelle qui s'infiltrait au travers des mailles de ses vêtements et semblait revigorer tout son être. Elle aimait particulièrement le sentir passer dans le creux de sa nuque et se fofiler dans ses cheveux. Transportée, elle écarta les bras et lui ouvrit ses mains, l'embrassant totalement et se sentant filer entre ses doigts, indomptable. Les yeux toujours fermés, un sourire radieux orna ses lèvres, elle tourna lentement sur elle même, empruntant avec lui une danse folle et dont eux seuls connaissait les pas, la grâce et le plaisir. Elle riait presque maintenant.

" Où m'emmènes-tu ? "

Elle tournoya ainsi quelques secondes et puis s'écroula parterre, riant complètement désormais et dévalant la pente en roulant sur elle même. Essoufflée, elle laissa sa course folle ralentir naturellement puis se retourna sur le dos. Face au ciel éblouissant de clarté, elle ouvrit les yeux. Il lui semblait que la voûte bleuté était un grand oeil qui la regardait, et elle même semblait la sonder de son regard d'un vert profond et tumultueux. Un sourire à la fois appaisé et taquin ornait ses lèvres, elle défiait l'immensité du ciel de l'émeraude de son regard, un défi qui lui plaisait... démesuré. Mais ce fut autre chose qui la ramena à ses pensées terrestres, un son cristallin avait chatouillé son oreille. Elle tourna la tête, toujours allongée au sol, se désintéressant totalement de l'immensité azurée. A peine quelques mètres la séparaient d'un petit ruisseau. Immédiatement, elle se releva et alla rejoindre le cours d'eau.

L'eau bondissait au travers des hautes herbes, en touchant et laissant parfois un perle d'argent orner leurs courbes vertes. A son approche, quelques petits rainettes avaient prit refuge sous les galets colorés et polis que recouvrait le ruisseau. La lumière de l'astre de jour miroitait comme mille diamants à la surface de l'onde tressautatnte. Myaka sourit d'un air ravi, les yeux pétillants. Timidement, elle glissa un pied dans l'eau fraîche, frissonnant. Les deux pieds d'en l'eau, elle patogea d'amont en aval, de long en large du ruisseau. Plus loin, elle entendait les remous d'une rivière plus large. Elle irait voir plus tard.S'assayant au bord de l'autre rive, elle sortit une pomme de son sac en bandoulière, elle n'avait pas été trop endommagée durant sa descente.
Souriant de plus belle, elle prit appui contre un petit rocher et croqua dans le fruit à pleine dents.

La journée s'annonçait bien, le vent balayait doucement ses cheveux blonds, tandis qu'il marchait lentement. Ses pieds foulèrent la praire d'une démarche élégante. Sa cape se soulevait, pendant que ses yeux d'un vert émeraude, jetaient des regards sur ce qui l'entourait.
Il venait de quitter une fille, dont la relation, il le savait et elle aussi, ne durerait pas aussi longtemps qu'elle l'avait souhaité. C'était toujours ainsi, le jeune homme ne considérait que cela comme un jeu.
Il soupira, et passa sa main dans ses cheveux. Il était d'un calme époustouflant, malgré les rires des jeunes gens qui l'entouraient. Le souffle du vent, rendait les mouvements de sa démarche libre. Au milieu de tout cela, il semblait être un être libre.
Il portait un bracelet aux perles de la même couleur azuré que possédait l'infinie du ciel. A chacun de ses pas, il attirait les regard. Mais comme cela n'était qu'une chose fortement habituelle, il n'y prêta aucune intention.
Il avait envie de s'emmurer dans une sorte de solitude poétique qu'il aimait, alors il se dirigea vers un arbre, prés d'une cour d'eau. Il ne fit pas attention à la silhouette qui allait vers cette cour d'eau.
Il avait un arbre, le vent passait entre les branches de ce bouleau. Il était immense, il le regarda un instant. Contemplant dans les moindres détails la beauté de cet être. Alors, d'un geste rapide, il grimpa rapidement dans l'arbre. Montant avec une rapidité déconcertante.
Il trouva une branche suffisamment robuste pour qu'elle ne puisse pas se briser sous son poids. Il s'assit, fixant la beauté du parc, le ciel brillait toujours de cet éclat. Il adossa son dos contre l'arbre, soupirât et murmurât:

- Devant moi paraissait, ailes ouvertes,
La belle image que dans leur doux jouir
formaient, heureuse, les âmes emmêlées :
chacune paraissait petit rubis
où rayon de soleil brûlait assez
ardent pour se réfracter dans mes yeux...

Cet alors, qu'après s'est rappelé de ce poème, il remarque qu'une jeune fille à la chevelure noire comme l'ébène, était assise sur un rochet, mangeant une pomme et elle était pieds nus. Il la regarda, sans rien dire, se rappelant au fur et à mesure les poèmes de cet auteur.
Au bout d'un moment, Eithel lui dit:

- Pardonnes-moi, je viens juste de remarque ta présence.

Alors que Myaka savourait pleinement l'osmose totale qu'elle vivait avec les éléments, un réel plaisir et bonheur qu'elle goûtait sans modération, une voix, fort différente du chant de la Nature qui résonnait en son esprit comme la plus tendre des mélodies, s'éleva. Elle releva immédiatement son petit nez retroussé vers l'abre qui se situait tout près d'elle, écarquillant les yeux et dilatant ses pupilles comme un petit animal. Son coeur trébucha dasn sa poitrine durant une fraction de seconde, mais le jeune homme ne semblait pas encore avoir remarqué sa présence. Il ne devait pas être là depuis bien longtemps...

"- Devant moi paraissait, ailes ouvertes,
La belle image que dans leur doux jouir
formaient, heureuse, les âmes emmêlées :
chacune paraissait petit rubis
où rayon de soleil brûlait assez
ardent pour se réfracter dans mes yeux..."

La jeune fille ne dit pas un mot, ni ne bougea d'avantage que la pierre de laquelle elle avait décolé son dos, encore légèrement tendue. Néanmoins son esprit s'appaisa un peu alors que les vers se glissaient jusqu'à sa fine ouïe tel le chant mélodieux d'un oiseau. Ses pupilles se rétractèrent doucement et un sourire presque imperceptible se dessina sur ses lèvres.

"Et ce que j’ai maintenant à retracer,
Jamais voix ne l’imprima,
Ni encre ne l’écrivit,
et jamais imagination ne se le représenta.
...Dantre. "

Elle se releva lentement tout en récitant ces vers avec douceur, comme si les mots lui venaient d'eux mêmes à la bouches mais que chacun sonnait de sa propre musique. Elle relevait ses yeux d'un vert intense pour les poser sur ceux du jeune inconnu quand celui ci reprit la parole

" Pardonnes-moi, je viens juste de remarque ta présence."

La jeune fille plongea son regard dans celui du jeune homme, visiblement du même vert saisissant que les siens. Elle lisait en ce regard quelque chose de calme et de posé. Il s'excusait mais ne semblait pas craindre une mauvaise réceptions de sa part. Il y avait quelque chose...qui la gênait légèrement chez ce garçon, bien qu'elle ne su pas comment le définir exactement. Peut être était ce tout simplement le fait de se retrouver en bas alors que lui même la toisait de son haut perché. Elle avait horreur de ces à pioris stupides, néanmoins elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un de la méfiance envers cet inconnu. A sa robe, elle devinait aisément qu'il s'agissait d'un élève. Ce n'était pas de son statu social dont elle se méfiait. Cela allait beaucoup plus loin dans la profondeur de son âme. C'est pourquoi elle répondit d'un ton poli mais légèrement désinvolte :

" Ce n'est rien. Moi même je n'avais pas remarqué que tu étais là et puis, le paysage n'appartient à personne sinon à tous... "

Sur ce, une lueur qui auait pu passer innaperçue scintilla dans son regard et un sourire malicieux orna ses lèvres. En deux bonds elle avait rejoint l'arbre où était perché son camarade et se retrouvait tranquillement assise à la branche jumelle qui bordait l'autre côté du boulot. Elle se pancha légèrement en avant afin d'appercevoir le garçon et de lui être visible, elle n'agissait jamais en fourbe, loin de là. Ses longs cheveux noir de nuit glissèrent le long de sa nuque et se laissèrent balayer dans le vide par la brise du vent.

" Mon nom est Myaka. Myaka Narinweïl. A qui ai je l'honneur ? "

Pas un muscle ne bougea, ses yeux ne cillèrent même pas. Parfaitement calme, il avait relevé dans le ton poli de la jeune fille, une certaine désinvolture. Il ne montra rien, son être gardait de sa contenance.
Tandis qu'elle montait en sa direction, un silence régnait entre eux, seulement troublés par les rires et amusements des autres élèves, tandis que les deux jeunes gens, eux, semblaient faire partir d'un autre monde.
Il prit du temps avant de répondre à cette question pourtant anodine, laissant le bruit de l'eau comme simple compagnie. Eithel semblait être un de ces nombreux êtres surnaturels, comme si, pendant quelques secondes, il avait donné l'impression de ne pas faire partir totalement de ce monde.
Enfin, après quelques minutes de silence, il finit par sourire, de ce même sourie angélique, tout en se présentant:

- A Eithel Consterner, enchanté, mademoiselle...

Cet alors que comme à l'accoutumé, il la toisa. Cherchant dans chacun des traits de la jeune fille, une sorte d'indice, qui lui permettrait de savoir qui elle était. Eithel agissait toujours ainsi, donnant l'air de tout savoir, même si ce n'était pas tout à fait vraie.

- Toi aussi, tu as les yeux verts... Dit-il après quelques secondes, où ses yeux avaient fixés ceux de la jeune fille. Amusant, non ?

Eithel Consterner...Elle n'avait jamais entendu de nom semblable au sien. Le silence qu'il avait laissé s'installer avant de se présenter ne l'étonna guère...Elle même ne donnait pas le sien gratuitement. Néanmoins, se sentiment instinctif, ce sentiment de méfiance qu'elle avait presque immédiatement senti s'insinuer en elle ne pouvait l'empêcher d'être quelque peu intriguée. Elle avait profité de ce laps de temps pour observer le jeune homme, tout comme il allait le faire quelques minutes plus tard. Entre eux, il y avait le silence, ou plutôt, la voix infinie de la Terre, de l'Eau et du Ciel, entament leur éternelle symphonie, qui pourtant n'était jamais semblable. Son nom, Eithel Consterner, s'était désormais installé entre eux et sembla flotter dans les airs quelques instant avant que la jeune fille ne se décide à s'en saisir.

" Enchantée Eithel..."

Elle avait prononcé ces quelques mots avec une sorte de profondeur, un peu dans le vague, comme si tous deux faisaient partis d'un rêve, un souffle aurait suffit à le briser mais en même temps, la jeune fille sentit une sorte de force magique tourbillonner dans les airs et les envelopper. Etrange...elle sentit Eithel la scruter alors que son regard était encore posé sur lui, les deux jeunes gens semblaient s'observer intensément. Curieusement, cela ne la dérangea pas...elle trouvait presque cela naturel, venant de sa part. Leurs regards s'arrêtèrent finalement dans le vert tumultueux de leurs yeux. Ils cherchaient certainement tous deux, dans leur calme et leur attention mutuelle, à percer quelque chose. A sonder leur esprit, en douceur, sans forcer la muraille, mais en s'insinuant en l'autre tel un serpent charmeur mais avide...C'était à peine en cet instant, si Myaka sentait réellement son entourage, tout en en étant consciente. Il fallait prendre garde à saisir et non à se faire happer. Il brisa le silence.

" Toi aussi, tu as les yeux verts... Amusant, non ? "

- Ce sont ceux de ma mère...

En effet, la jeune fille avait hérité des mêmes yeux insondables, brillants et d'un vert profond que sa mère avait arboré avant elle. Peut être que les siens étaient même encore plus intenses que ceux de Doriane. Mais cela, elle ne pouvait le deviner qu'au travers des récits de son père, Alan.
Une lueur étrange passa dans les yeux de Myaka, soudain rêveurs, se perdant dans le lointain. Lorsqu'elle ferma les paupières, puis les rouvrit sur le jeune homme, toute tension avait disparue. Un air doux et mélancolique s'était déposé sur son visage comme un fin drappé de lin.
Elle posa son regard sur Eithel et lui rendit, pour la première fois, un sourire d'une improbable douceur. Le vent se releva, caressant ses cheveux comme s'il senti le trouble de la jeune élève.
Alors qu'il dégageait sa chevelure d'ébène, un envoûtant parfum printanier émana d'elle, voguant dans les airs.

" C'est vrai...il y a quelque chose dans tes yeux qui m'est...familier. "

Dans ses yeux, sans doute, mais il n'y avait pas que cela. Quelque chose d'entier chez Eithel ne lui était pas inconnu. Pas qu'elle ne l'ait déjà vu, ou qu'elle n'ait connu quelqu'un qui lui ressembla. Mais plutôt peut être...qu'elle sentait qu'elle ne lui était pas si différente. Elle l'observa du coin de l'oeil puis sourit d'un air malicieux, s'appuyant contre le tronc d'arbre.

" Eithel...tu dois avoir un certain succès auprès des filles, non ? "

Une lueur taquine scintilla dans son regard, sans pour autant vouloir le provoquer.

Eithel continuait de regarder la jeune fille, fixant les yeux qu'elle possédait, semblables aux siens. Donnant l'impression que les yeux du jeune homme se reflétèrent dans un miroir, effaçant tout les autres traits de son visage. L'image du miroir, était les yeux de la jeune fille. Il eut une étrange impression, celle d'être en face de lui-même, en voyant par la même occasion un visage inconnu de lui-même...
Dans le regard de Myaka, il discerna comme elle venait de le dire, une certaine familiarité. Cette familiarité qu'il avait connut des temps auparavant, cette familiarité qu'il avait oublié, qu'il n'avait connu que pendant un laps de temps très court. Il savait de qui il s'agissait.
Sa soeur jumelle, morte après sa naissance. Eithel n'avait jamais gardé un souvenir d'elle, mais plutôt cette impression de familiarité. Celle qui pendant le temps court aussi, qu'il avait vécu avec ses parents, l'avait emprisonné. Puis libéré quand son oncle l'avait prit.

" Eithel...tu dois avoir un certain succès auprès des filles, non ? "

Il eut un ricanement rapide, amusé. En réalité, la plupart du temps, c'était soit des amis de son oncle qui lui posaient, ou soient des garçons. C'était la première fois qu'une jeune fille le lui demandait. Encore une fois, en Myaka il trouva une étrangeté semblable au silence qui les entourait.
Il prit un peu de temps avant de répondre, la jeune fille lui paraissait plus inaccessible que les autres...

- Oui, beaucoup... Fit-il, restant calme et posé, en ayant toutefois prit un ton très détaché.

Même si il venait faire sa rencontre, Myaka lui donnait l'impression d'une jeune fille rare, que peu de garçons voulaient risquer de lui parler. Cependant, c'était ce qui faisait son charme, justement.
Cette inaccessibilité, réveilla en Eithel le sentiment de ce jeu, auquel il passait son temps à jouer. Alors, ce fut avec un ton tout aussi détaché, mais avec son sourire angélique:

- Pourquoi tu me demandes cela ?

Elle ne s'étonna pas longtemps de la réponse qu'il lui donna : "Oui, beaucoup...". D'ordinaire elle aurait trouvé cela largement présomptueux de la part d'un garçon tel que lui et l'aurait somptueusement dédaigné. D'ailleurs, ce ne serait pas étonnant qu'elle le fasse à l'avenir...Mais elle voulait en savoir d'avantage, ce genre de personnage ne pouvait qu'atiser sa curiosté malgré leur égocentrisme qu'elle avait le don de repérer à trois kilomètres à la ronde. Enfin, de la part d'Eithel ce n'était peut être pas tout à fait cela. Il savait ce qu'il valait, et surtout, il savait ce qu'aiment les filles. Myaka ne doutait pas du fait que ce soit un être intelligent...mais de là à dire qu'il était une personne appréciable c'était autre chose.
Elle se refroidit légèrement mais ce ne fut que temporaire.

- Pourquoi tu me demandes cela ?

Le sourire innocent qui acompagnait cette question qui elle, était loin de l'être, ne put empêcher Myaka de rire à son tour, tout simplement. Décidément ce jeune homme était troublant mais il était peut être loin de se douter qu'il l'amusait autant qu'elle l'amusait elle même ! Elle se détourna de lui et sauta de l'arbre, se rattrapant à terre avec une agilité féline. Elle se re dressa et plongea à nouveau son regard émeraude dans celui d'Eithel.

"De cette question qu'attends tu comme réponse Eithel ? Sans doute aimerais tu m'entendre dire que je te trouve séduisant. Que tes yeux sont troublants tout autant que ton audace et ce ton détaché que tu te donnes..."

Sans le quitter des yeux, elle se rapprocha de l'arbre où il était perché et glissa uen main le long de son tronc, tournant autour. Elle laissa le silence de réinstaller durant un laps de temps puis reprit en souriant.

" Tu es beau et intelligent. Tu as compris que les filles aiment l'innaccessible, qu'elles aiment creuser et donner tout d'elles mêmes pour obtenir l'objet de leur convoitise. Tu le sais car...c'est aussi ce qui te plait chez une demoiselle...je me trompe ? "

Elle s'arrêta et continua à le suivre des yeux, sans scier.

" Tu as en toi cette féminité et cette virilité qui font de toi ce garçon si "mystérieux" et "charmant". Tu sais parfaitement nuancer les tons et à toi seul tu pourrais sans doute avoir presque toutes les filles qui font partie de cette école. Maintenant que les dés sont lancés, ce sera à celle qui saura capter ton coeur désormais...quelle glorieuse bataille !"

Elle se détourna de lui à nouveau, perdant son regard dans la vaste prairie. Elle ne savait pas trop ce qui tourmentait son esprit en cet instant, la lassitude ? la colère ? le dépit ? Finalement elle se retourna vers lui, toujours le sourire au lèvre mais le regard aussi dur que l'onix.

" Et toi qu'y gagnes tu ? Quelle est ta gloire ? Tu ne resteras dans le coeur de ces fille qu'en amertume ou en simple désir qu'elles nommeront stupidement "amour". "

Si il s'était attendue à une telle réponse ? Plus ou moins, Myaka donnait l'air d'être assez perspicace elle aussi. C'était rare les filles comme elle, celles qu'il avait l'habitude de côtoyer, ne voyait jamais plus loin que le bout de leur nez. C'était assez amusant, une fois qu'elles comprenaient que pour lui, elles n'étaient qu'un passe-temps...
Au moins, Myaka était très différente. Étrangement, son charme n'avait pas l'air de marcher comme sur toutes les autres, et c'était ce qui rendait le jeu bien plus palpitant. Car, rapidement, le jeune homme se mit en tête de vouloir franchir la barrière invisible qu'elle venait de mettre entre eux.
En tout cas, il savait que ce serait difficile, mais c'était cela, la raison pour laquelle il avait envie de continuer à jouer. De toute façon, il était un excellant stratège... il voyait ce jeu, plus différemment que les autres filles, avec Myaka. Maintenant, il s'était transformé en une bataille, qu'il voulait absolument gagner...
Quand elle eut finit, il n'attendit pas une secondes, et il se mit à rire. Il trouvait cela vraiment très amusant, alors il riait vraiment de bon coeur.

- Tu es vraiment franche... Fit-il après avoir finit de rire.

Eithel la toisa encore d'un seul regard, puis prit appuie sur ses jambes, et sauta sur le sol. Rejoignant la jeune fille, ils étaient maintenant face à face. C'était là que le jeu devenait réellement intéressant.

- Ce que j'y gagne ? Répéta le jeune homme d'une voix doucereuse. Rien, à part le fait de m'amuser. Ce que tu sembles oublier cependant, c'est que la plupart des filles qui m'entourent, ont déjà connaissance de cela... Et elles savent aussi bien que toi, et aussi bien que moi, ce qui finira par arriver, une fois que me serait lasser d'elles...

Il s'avança vers elle, et planta son regard dans celui de Myaka.

- L'amour n'est qu'un jeu... Et elles le savent très bien...

Sa voix avait été plus inquiétante qu'à l'ordinaire, et son sourire angélique avait eut quelque chose de plus maléfique. Pourtant, quand il referma les yeux pour les rouvrir, ce sourire redevint le même que d'habitude.

La jeune fille ne scia pas un seul instant. Elle avait à peine reculé d'un pas alors qu'Eithel l'avait rejoint, plantant son regard dans le sien. Il était plus grand qu'elle mais cela n'avait aucune importance, elle ne craignait pas les gens qui s'imposaient par la force...encore faudrait il qu'il s'impose à elle par l'esprit. Et c'était loin d'être gagné. Pas qu'Eithel était bête, loin de là. Mais pour pouvoir l'approcher réellement, un tant soit peu, il fallait la gagner, gagner son estime et cela il l'avait certainement comprit. Mais saurait il réellement s'y prendre ? Myaka était devenue un être sauvage et indomptable, le genre de garçons que représentait le jeune homme était précisément de ceux qu'elle abhorait ! Ou du moins...il y avait une chose qu'elle voulait savoir avant de se faire une opinion établie d'Eithel...Mais il lui faudrait peut être du temps. Elle lui sourit donc, d'un air mi amusé mi provocateur.

" Je ne crois pas. Vois tu, les jeunes filles de notre âge, plus jeunes ou même plus vieilles parfois demeurent quelque peut naïve d'une part. Ensuite, il est une chose précieuse et merveilleuse en elles qui souvent, et j'ose aisément le penser par les personnes de ton genre, est prise pour une proie. Cela se nomme "l'espoir". Un espoir infini de percer la muraille et de frôler du doigt un idéal nommé amour. Tu en es bien conscient...et cela t'amuse fortement de jouer avec cette flamme.

Mais elles, elles y croient. Et jusqu'à la fin elles se forgeront l'espoir de se faire aimer de toi."

Elle marqua un temps de pause, ne le quittant pas des yeux.

" Mais viendra le jour Eithel, ou tu joueras avec un feu que tu ne pourras contrôler. "

Son ton était franc net, sans nulle trace de provocation, telle une vérité simple et établie.

" Tu te feras avoir par l'aveuglement de se que tu croiras être ton si beau pouvoir...et tu brûleras au moins comme autant de coeur que tu auras pu faire bruler et réduire en cendres ! ."

Le n'en devenait que plus intéressant, sa tactique semblait être certes bien étrange, mais il voulait voir à quel point, Myaka allait réagir. Au moins, elle n'était pas comme toutes les autres, et c'était pour cela que, pendant quelques instants, Eithel la considérait comme une sorte de prix qu'il convoitait.
Il voulait voir comment allait réagir, si elle tombait dans son piège et finirait par le réaliser. Après tout, comme il venait de le dire, l'amour n'était qu'un jeu, rien de plus. Et même si il savait qu'il avait brisé quelques coeurs, il avait du mal à penser, que ces filles, avaient réellement l'espoir qu'un jour il tombe sous leurs charmes. C'était tellement stupide à son sens, lui tomber amoureux...

- Cela n'arrivera jamais , fit-il d'une voix sans émotions. Je ne serais jamais à l'image d'Icare, puisque je ne suis pas aussi inconscient que lui...

Même si il l'était réellement, toutefois, il ne voulait pas le dire à Myaka. Et puis, il n'avait aucun souci à se faire, certes sa main droite qu'il avait posée sur une vitre glacé, quelques jours auparavant pouvaient témoigner de son goût pour le danger. Était dans un gant, elle n'avait donc pas de preuve physique pour avancer ce qu'elle disait.

- Et puis, même si cela arrivait... Il eut un rapide sourire sombre et mauvais, qui disparut rapidement. Je serais curieux de voir ce que ça donnerait, si c'était possible...

" Cela n'arrivera jamais , Je ne serais jamais à l'image d'Icare, puisque je ne suis pas aussi inconscient que lui..."

Myaka réprima un sourire, qui de toute manière aurait été parfaitement ironique. Qui était il donc, cet Eithel Consterner pour croire réellemnt qu'il demeurerait invincible ? Pas aussi inconscient ? Certes, Icare s'était brûlé les ailes et avait périt, aveuglé par son nouveau pouvoir, trop vite acquéri. La sagesse n'avait pas eu le temps de faire son oeuvre. L'ivresse de la jeunesse...elle même n'y échappait pas, ce qui était tout à fait normal, du haut de ses quinze jeunes années. Impétueuse, elle aimait jouer avec le feu, mais pas n'importe lequel. Elle avait des principes et une sorte de respect pour les choses qu'elle jugeait précieuses. A cet instant elle se demanda ce qui pouvait réellement compter pour le jeune homme. Elle ne pensait pas qu'il fut sans coeur, c'était parfaitement impossible. Tout homme, aussi vile puisse être son apparence, cache une certaine lumière au fond de lui.

" - Et puis, même si cela arrivait... Je serais curieux de voir ce que ça donnerait, si c'était possible..."

Bien entendu que cela était possible, mais Myaka sentait bien que tenter de résonner le jeune homme de la sorte était inutile, pour le moment. Son orgueil était tel qu'il n'accepterait jamais, même s'il sentait en lui que la raison était de l'autre bord, de s'y soumettre. Elle le savait...car elle avait un peu de cela en elle également.

" Eithel...tu te plais certainement beaucoup à fonder autour de toi cette aura de mystère, d'inaccessibilité. Mais, ce petit jeu où tu te complais bien, car il te donne un certai charme et te confère une sorte de succès est certainement un merveilleux masque pour camouffler un secret, qui lui est réel et va surement beaucoup plus loin que tes petites fantaisies. "

Calmement, elle fit un pas en avant, plongeant à nouveau ses yeux d'émeuraude dans ceux qui lui semblaient frères. Placides, mais...au fond que cachait il ? Elle ne le savait pas. Et à vrai dire, cela n'avait pas grand intérêt pour elle. Elle se doutait simplement de ce qui grandissait en lui, chevauchait son coeur et ses pensées, l'empêchait de se "soustraire" à des sentiments véritables...Cette crainte de ne pas pouvoir contrôler. Ce désir d'être invincible, insondable...pour parer quel ennemi ? Pour vaincre quel adversaire ?

" Nier l'innéluctable est lâche. Ce mal qui est en toi, j'ignore exactement quelle est sa nature. Mais je suis désormais pratiquement certaine de sa présence. "

Elle baissa les yeux et s'éloigna, plongeant comme un peu plus tôt ses pieds nus dans l'eau claire.

Eithel savait au plus profond de lui, que ce jour n'arriverait jamais. Ce serait invraisemblable. Il se moquait souvent des garçons de son âge, qui étant très différent de lui, croyaient à l'amour. Amour qu'il s'amusait à détruire de ses propres mains.
Il en riait, cela l'amusait réellement. L'amour, pour était un sentiment inexistant, et c'était surtout doute au faut, que son oncle Edward, ne lui avait jamais apprit à aimer. Ce ne faisait pas partie des notions dans lesquels son éducation avait été faîtes. L'amour n'était qu'un jeu.

" Nier l'inéluctable est lâche. Ce mal qui est en toi, j'ignore exactement quelle est sa nature. Mais je suis désormais pratiquement certaine de sa présence.

Avant de répondre, Eithel se contenta de sourire. Un sourire cette fois-ci sans émotions, semblable à ses yeux. Myaka avait deviné juste, le mal était aussi une autre caractéristique de sa personnalité. Pourtant, il l'avait accepté, mais simplement parce que c'était sa nature.

- Le bien et le mal, où est la différence ? Fit-il alors.

Il s'avança vers elle, puis planta son regard sans émotions dans celui de la jeune fille. Son sourire avait totalement disparut, il laissa un silence s'installer. Un silence durant laquelle, il laissa ressurgir rapidement un côté sombre de sa personnalité.
Myaka semblait être une fille féroce, inaccessible. Celle qui se laisse pas apprivoiser facilement, ce qui rendait le jeu vraiment très intéressant. Elle était relativement farouche, ce qui était encore plus amusant...

- Ces deux notions sont là, un point c'est tout...

Un sourire angelique se dessina alors sur ses lèvres.

- Le bien et le mal, où est la différence ?
Ces deux notions sont là, un point c'est tout...

La jeune fille ne répondit pas tout d'abord. Il s'approcha d'elle encore, de nouveau un peu plus élevé qu'elle à l'ordinaire du fait qu'elle se trouvait les pieds dans l'eau. Mais il en fallait beaucoup plus pour l'intimider. Ce ne fut pas la raison pour laquelle elle rejoignit la berge et prit quelques distances, elle n'aimait pas vraiment cette magnie qu'il avait de se rapprocher d'elle tel un félin louvoyant autour de sa proie. Elle n'avait pas pour habitude de prendre le statu d'un animal pris au piège. Ce n'était d'ailleurs pas le cas. Le regard inexpressif d'Eithel la laissa de marbre, du moins d'apparence. Elle trouvait plutôt cela effrayant qu'à un âge si jeune le regard de la mort pouvait le hanter déjà.

" La différence...est tout d'abord dans un choix. Un grand sage a dit un jour que l'une des plus grandes aventures de l'Homme était de choisir entre le Bien et...la facilité. "

La jeune fille eut un léger soupir. Elle ne pourrait nier sa profonde fatigue bien longtemps encore. Mais la bataille était encore loin d'être terminée. Eithel ne serait certainement qu'une pièce dans l'immense échiquier de la vie. Néanmoins elle persistait. Elle alla de nouveau se caller contre son rocher que le soleil avait réchauffé de ses tendres rayons. Le silence retomba. puis elle tourna les yeux vers lui et le regarda simplement. Elle sourit doucement, sans arrières pensées.

" Dans ta bouche sonnent les mots aussi froidement qu'un glaçon chuttant sur un lac de glace Eithel...et je ressens au fond de ta voix quelque chose qui ressemble fortement à de l'amertume...c'est de ce mal là dont je te parle."

Eithel regarda Myaka s'éloigner encore une fois de lui. Sauf que cette fois-ci, il resta sans bouger. Tel un être pétrifié, il continuait de la toiser de ce regard si froid et impénétrable. Myaka lui faisait penser à un oiseau, un oiseau qu'il avait envie d'attraper, d'enfermer, puis de relâcher si l'envie lui prenait.
Cela, Eithel l'avait déjà fait avec d'autres filles, toutefois, Myaka était plus difficile à attraper. Simplement parce que la jeune fille, avait un esprit assez vif, et ne semblait pas aveugle. Elle.
Chez elle, il y avait quelque chose d'assez différent. Des choses que les autres ne possédaient pas, et encore une fois. C'était un fait, pour cette raison, que son instinct de chasseur, qu'Eithel avait envie de la saisir.

- Mais moi aussi, je te parles de ce mal là... Fit-il avec son sourire angélique, et ayant employé un ton très détachée.

Ce qu'elle venait de lui dire, ne le touchait pas. Après tout, elle ne semblait pas connaître sa véritable personnalité, et elle ne l’en avait aucune chance. Eithel était un être insaisissable, comme l'eau. Dés que l'on pensait le saisir, il s'enfuyait doucement, pour ne plus être attrapé.
Une idée lui vint à l'esprit. Par le comportement qu'elle venait d'avoir, cet à dire vouloir fuir dés qu'il s'approchait d'elle. Il devina une autre caractéristique de la jeune fille. Et il avait envie de l'exploiter pour enfin attraper l'oiseau.

Bien entendu il avait esquivé la question qui se dscimulait sous ce que venait de dire Myaka. Mais elle n'en attendait pas moins de lui, ç'aurait été trop facile. Il lui sortit encore une fois ce "sourire angélique" qu'il savait si bien afficher. Mais cela ne la toucha guère plus que les fois précédentes, la froideur de son regard rimait fort mal avec ce "pseudo" rayon de soleil. Au contraire cela ne faisait que la dégoûter d'avantage...Hypocrite était un mot qui le définissait à merveille. Au sens premier du terme du grec "hypocrites" désignant "l'acteur" mais tout aussi bien au sens péjoratif qu'il avait prit aujourd'hui. Elle avait horreur de cela. Elle le toisa d'un air méprisant. Il avait au moins le mérite d'avoir dit les choses de façon claires dès le départ.

** L'amour n'est qu'un jeu.**

Ces quelques mots résonnaient dans son esprit comme une douleur sourde et entêtente. Elle ne voulait pas lui donner raison, surtout pas. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'elle avait vécu elle même...Le visage d'un jeune homme aux cheveux d'argent et au regard fauve passa devant devant ses yeux. Puis ce fut celle d'un autre jeune homme, aux cheveux et au regard plus noir que les ténèbres des abysses...Son coeur se serra. La douleur était bien là, enfouie au plus profond de son coeur mais présente, oh oui elle était là, jour après jour...Et à l'enterrer aussi profondément, Myaka savait qu'elle n'en ressortirait que de façon plus terrible et même...redoutable.

Un frisson de colère parcoura son échine. Elle le haïssait ! Oh combien pouvait elle le haïr ?

Ses beaux yeux d'émeuraudes semblaient tourbillonner sombrement, présageant une terrible tempête...Mais le temps n'était pas encore venu. Cela ne l'empêchant pas de foudroyer Eithel du regard.

** Tu me dégoûtes Eithel....Comme Lui...Comme eux tous ! Je te hais ! Quel bon sens me retient encore...? Je ne ressens rien d'autre pour toi qu'une misérable pitié ! **

Mais elle ne dit rien. Le silence retomba entre les deux jeunes gens, aussi lourd qu'un amas de nuages orageux.

L'oiseau avait cessé de chanter, il n'avait prononcé aucune parole. Alors, le chasseur le laissa. La berceuse que lui chuchotait le vent, lui suffisait amplement. Fermant les yeux, le chasseur qu'il était se laissait suivre, menant à bien un plan imaginaire.
L'oiseau qu'était Myaka, était une proie d'exception. Il avait envie de la prendre, de sa l'approprier... Mais il ne la dévorerait pas, il n'était pas bestial à ce point. Simplement impatient.
Pendant quelques secondes, il eut un sourire diabolique, contrastant avec celui qui s'affichait habituellement sur ses lèvres. Cela dura peu de temps, semblable à un éclair. L'avait-elle vu ? Cela lui importait peu.
Et puis si elle l'avait, cela rendait le jeu plus excitant. Myaka ne serait qu'une autre. Fille parmi tant d'autre, tout de même, une fille bien différente. Pourtant, comme une élève d'un an leur cadette, qu'il avait sut rendre véritablement amoureuse. Il souhait emprisonné Myaka de la sorte. Même si cela, serait assez difficile, mais c'est ce qu'il aimait.
Il ne franchit aucune distante, Eithel savait que la jeune fille s'échapperait. Comme si elle redoutait d'être emprisonné, faible. C'était ce qu'elle allait voir. Toutefois, même si l'idée lui était venue à l'esprit, il ne le ferait pas maintenant. Et ce fut son narcissisme qui lui en dissuada. Il ne profitait jamais d'une fille, ce n'était pas son genre, et il n'en avait pas besoins.

- Tu fais partie de quelle famille ? Demanda Eithel soudainement.

Le ton qu'il avait employé était assez différent de celui de d'habitude, cette fois-ci, aucun sourire, aucune aura faussement angélique. De simples paroles, qu'il aurait prononcé d'un ton détaché, voir avec énormément d'indifférence. Contrastant avec sa personnalité habituelle.

Myaka ne détachait pas son regard du jeune homme tandis qu'elle le maudissait lui et tant d'autres intérieurement. Alors, comme en réponse à sa haine, un sourire diabolique orna ses lèvres. Elle eut la crainte stupide qu'il n'ait entendu ses pensées pendant une fraction de secondes. Mais c'était impossible...ou du moins elle l'espérait. Dans le cas ou il n'aurait rien entendu (ce qui était fort ptobable)...c'était assez étrange. il vaait jusqu'alors affiché un sourire qui se voulait amadoueur. Enfin Myaka savait bien que ce n'était qu'un jeu pour lui et qu'il savait parfaitement qu'elle ne mordait pas à l'ameçon. Mais celui là...celui qui s'était étendu sur ses lèvres, cet immonde sourire...avait l'air réel. Décidément la nature humaine était bien étrange...

Elle se demandait bien ce qu'il pouvait se tramer dans sa tête en ce moment pour lui tirer pareille expression. Pensait il au mal qu'il avait pu faire ? A ce jeu stupide...depuis combien de temps...? Ce n'était qu'un enfant, encore. Il ne pouvait pas faire plus de mal que celui de briser le coeur des jeunes filles. Ce qui n'était déjà pas annaudin et loin d'être sain. Mais quand il serait un homme et que les femmes auraient abandonné pour la plupart ce voil d'innocence, comment sastisfera t il son besoin de jouer ? A quel jeu idiot et surtout dangereux ira t il se donner ? ...Cela ne présageait rien de bon dans tous les cas.

" - Tu fais partie de quelle famille ?"

La jeune fille haussa un sourcil...c'était une question pour le moins étonnante pour sa banalité. Le ton qu'il avait mit dessus ne faisait qu'accentuer cette sensation. Elle l'observa un moment, comme si elle attendait de voir surgir l'entourloupe de sous sa cape. Mais bien évidemment, le jeune homme demeura stoïque, attendant innocemment une réponse. Elle détourna les yeux, comme gênée, pourquoi une telle réaction devant une question si bête ?

" Euh..."

Peut être parce que, tout simplement, elle se l'était toujours posée, sentant que d'une manière où d'une autre, un certain mystère se discimulait sous sa naissance. Elle le savait, elle l'avait senti dans le regard de son père déjà toute petite, sans que jamais il ne lui dévoile vraiment rien. Cela dit, il avait parsemé les indices, peut être malgré lui...mais l'intelligence précoce de Myaka lui avait permit de les relever sans grand mal. Pour commencer...la mort de sa mère. Par une maladie inconnue des médecins soit disant...l'argument était devenu au fil des années et des questions de Myaka, de moins en moins plausible. Sa gorge se noua, elle prit une profonde inspiration, tentant de discimuler au mieux son trouble.

" Je n'appartyient pas à une famille prestigieuse, mais nous n'avons jamais manqué de rien. Nous avons simplement hérité de la grande bâtisse de la famille des Narinweïl. Du reste, nous nous sommes toujours débrouillés par nous même. Mon père est une sorte de magicien...il s'intéresse particulièrement aux mythes et légendes d'un autre âge. Aux créatures du petit monde, souvent oubliées par les Hommes. Il est avant tout musicien. Elle ne put s'empêcher de sourire. Et quel musicien ! le plus improbable de tous ! Il invente des mélodies et instruments à partir de l'essence même de la nature. C'est un peu spéciale, mais j'adorerai faire partager sa musique...elle a quelque chose de ...magique. Qui réchauffe le coeur et les âmes en peine. C'est un homme improbable et merveilleux. Elle rit légèrement et posa son regard sur ses mains. il lui avait toujours dit qu'elle avait des doigts de musicienne, longs, grâciles et agiles. Ma mère...est morte peu après ma naissance."

Cette dernière phrase avait sonné posément, elle n'avait pas joué les tragédiennes...Elle détestait se faire pleindre et n'avait d'ailleurs aucun plaisir à s'approprier la pitié des gens. Elle était heureuse. Ellen'avait aucune raison de ne pas l'être, aujourd'hui, maintenant. Elle poursuivit, du même ton posé, aussi pauvrement intéressé qu'Eithel lui même.

" Sans doute aimerais tu que je te retourne cette question ? Elle sourit d'un air ironique Tu aurais donc certainement à te vanter de tes origines Eithel Consterner..."

Donc sa mère était décédée, cela lui fit simplement hausser les épaules. Simplement parce qu'en réalité, le malheur des uns et des autres ne le touchait pas. Il en donnait l'image, mais Eithel en réalité, s'en fichait assez.
Toutefois, cela allait certainement lui servir, pour la suite de son jeu. Myaka avait l'air d'avoir manqué d'une présence féminine. Sans doute pour cela, qu'elle ne tombait pas dans les pièges que les autres tombaient...
Mais en réalité, la jeune fille avait une erreur dans sa réponse. Cependant, il nota dans un coin de sa tête, tout ce qu'elle venait de lui énoncer.

" Sans doute aimerais tu que je te retourne cette question ? Tu aurais donc certainement à te vanter de tes origines Eithel Consterner..."

Son sourire angélique revint, ce même sourie faux qu'il affichait, en convaincant la plupart des gens de son naturel. Il laissa le vent passer dans ses cheveux, avant de répondre. Enfin, il dit simplement:

- Je ne tiens pas à me vanter de mes origines...

Il ne donna pas plus de détails. Sa vie avait été à son sens trop longue, depuis la mort de ses parents, elle lui avait parut si ennuyante. Certes, son oncle avait toujours tenu à lui inculper de bonnes notions. Mais, parce qu'il avait toujours un mais. Il prenait peu à peu connaissance, de ce que Edward voulait pour lui, tout en le souhait de lui-même.
Il reprit son sourire angélique, et ajouta:

- Je parlais de ta maison, ici à Falwood. Je suis à Elementus, et toi ?

" Parronssot "

Répondit elle simplement. La maison des sages et des réfléchis...paraîtrait il . Myaka était loin d'être persuadée qu'elle pouvait réellement abriter en elle une véritable sagesse. Certes elle savait, elle n'avait pas pu faire autrement que de le savoir car les adultes avaient souvent vanté ses qualités à son père, la vivacité d'esprit de Myaka était "un don rarement vu chez une personne si jeune". Elle s'était toujours contentée de dire merci, sans réelle conviction. Elle aurait offert ce "don" sans aucun remords si elle l'avait pu...Si elle avait pu redevenir une petite fille normale, pleine de facéties et de rires, entourée d'amis et d'amour...Elle n'avait que faire de leur admiration. Ce n'avait jamais été ce qu'elle voulait trouver chez les grandes personnes, ni celles de son âge d'ailleurs. Les enfants la regardaient avec une sorte d'admiration mêlée de crainte. Oui, Myaka avait gagné une sorte de respect chez les gens, ils la laissaient tranquille, ils ne lui posaient pas de question...et d'ailleurs étaient bien indifférents. Alors...à quoi bon cette intelligence précoce ? A quoi bon ? "Savoir", qu'en avait elle à faire après tout de savoir ? Est ce que cela vallait le centième de la chaleur humaine ?

La chaleur humaine, combien avait elle pu y aspirer, la réclamer !! Son père bien entendu, lui avait offert toute la tendresse du monde. Mais c'était le monde extérieur qu'elle voulait explorer, elle voulait être capable de toucher "les autres". Et elle avait réussit...du moins l'avait elle cru. Mais sa confiance et la pureté de ses sentiments avaient déjà trop de fois été baffoués pour une jeune fille de 15 ans. Elle avait été stupide. Aucun homme ne pouvait réellement agir sans discimuler quelque intérêt personnel sous ses actes. L'abandon. Elle s'était à nouveau retrouvée seule, oui, plus seule que jamais, avec elle même...Et pourtant elle s'obstinait à y croire, tout au fond d'elle.

Elle se leva, traversa le ruisseau et se retourna vers Eithel. Elle le regarda un moment, sans sourire mais pas sans expression...

" Il est temps que je rejoigne le château Eithel, je ne voudrais pas manquer mes premiers cours. Ce fut une discussion intéressante...peut être aurons nous l'occasion de nous croiser de nouveau. Sur ce, bonne journée. "

Elle le salua d'un léger hauchement de tête puis tourna les tallons et s'éloigna dans la plaine à pas lents et légers

Bien, maintenant qu'il connaissait un peu plus de choses sur la jeune fille, il parviendrait à la faire tomber dans son piège. Et puis, l'être manipulateur qu'il était, s'amuserait parfaitement de la voir, comme toutes les autres, ne pouvait se soustraire à son charme... Le jeu en vaudrait la chandelle...
Pouvait-on dire qu'Eithel avait un semblant de sentiment pour Myaka ? Pas le moindre, c'était juste que la jeune fille fût très différente des autres. C'était la première fois, qu'une jeune fille de ce style là, était parvenue à comprendre sa véritable nature... Et c'était aussi la seule personne au monde.
Cet alors que Myaka lui parla, et son sourire faussement angélique ne le quittait pas. Ses yeux restèrent sans émotions, et tandis qu'elle s'éloignait, il lui lança d'une voix doucereuse:

- Je l'espère aussi... Toutefois, même si la solitude est une chose bien intéressante, il serait temps, de voir autres choses... Tu ne penses pas ?

Maintenant, il ne savait pas tellement quoi faire. Certes, ses cours allaient commencer dans une heure, et Eithel avait le temps. Cet alors, qu'il se rappela qu'un jour juste avant celui-ci, il avait fait la connaissance de jolie rousse, Emilia... Pourquoi pas ? Au moins, Eithel ne perdait jamais une seule seconde de son temps...